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SEUL

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Paris, la plus belle ville.

Sourire, se détendre, s’amuser… bref, vivre n’est pas simple lorsque l’on est seul.

Non pas que ce soit impossible, mais parce que l’on s’est tranquillement, mais sûrement, isolé du monde.

Pourquoi ? Chacun a ses raisons. La mienne est simple. Je suis un parent isolé. Alors, comme par réflexe, j’ai commencé ma mission tête baissée, prêt à relever tous les défis de la fonction parentale. Comme si, quelque part, une fiche de poste avait été établie sur le rôle du parent.

Évidemment, assez rapidement, l’isolement s’installe. Sans aucun doute, vous êtes entièrement dédié à votre rôle de parent. Plus rien ne compte que la plateforme de service que vous mettez en place pour que votre descendance ne manque de rien. Ça va des fournitures en tous genres, en passant par les inscriptions et les démarches administratives, jusqu’à un coaching personnalisé. Pour bien évidemment aider cette progéniture à franchir certains caps difficiles. Bref, rien de très original, mais en attendant, la solitude s’est installée sans même que tu t’en rendes compte.

Pourquoi ? Parce que tu dures à la tâche et que les murs se construisent autour de toi.

En effet, tu ne fais plus attention à rien qu’à tes listes et à tes courses… pour être sûr que tes enfants ne manquent de rien.  Pour finir, ton épuisement physique et mental complète l’isolement : tu n’as plus envie de rien.

Et rien ne viendra te sauver ni te chercher. Il n’y a que toi qui puisses changer le résultat de cette équation implacable de solitude.

Alors bien sûr, bon nombre d’entre vous vont m’expliquer que la solitude a du bon. Elle permet de te retrouver et d’aller vers plus de sérénité. Encore faut-il avoir la présence d’esprit pour voir cette fameuse sérénité et apprécier la solitude.

Rien de tout cela avec la solitude des responsabilités de parents isolés. Elle te fait tourner la tête et t’enferme encore davantage, en accentuant les exigences de la fonction. Tu dois être un parent parfait puisque tu es le dernier, non pas parce que l’autre est disparu, mais parce qu’il n’est vraisemblablement pas là.

Je t’épargne les périodes grises, voire noirâtres, que tu traverses. Car, évidemment, cette solitude s’accompagne d’angoisses bien légitimes à propos de tous les sujets de la parentalité. Voir même, au sujet de ton travail : si tu le perds, ta famille est la rue. Angoisse, à peine exagérée.

Les aides, tu ne les vois pas ni ne les connais. Les autres ne comptent plus puisqu’ils sont de l’autre côté du mur. Le plus dur, c’est que dans ces autres, il y a ta famille ou une partie de celle-ci. Ça dépendra de leur fonction empathique.

Jusqu’au jour où tu ne sais pas vraiment pourquoi. Le courage, sans doute, tu prends conscience que tu vas t’enfoncer dans le sol et qu’en aucun cas, courir après la fonction du parent isolé parfait ne sera utile ni ne t’épanouira davantage.

Enfin, le courage de lever la main pour demander de l’aide. Ça prend forme, pour moi, par un appel, durant le deuxième confinement (i.e. du COVID) à une plateforme de psychologues. Cette plateforme, par chance pour moi, est gratuite et fournie par mon employeur. Je saisirai cette chance comme une occasion de ne pas sombrer. L’appel ne dure pas longtemps, mais c’est la première pierre de la reconstruction. Un jeune psychologue m’écoute et me pose des questions précises sur ma situation. Au-delà du fait qu’il reconnaisse que ma situation est difficile, il me permet de prendre conscience que je ne la gère pas trop mal.

Il va continuer à écouter mes difficultés et essayer de déterminer le niveau de ma détresse. À l’issue, il réitérera ses encouragements et me conseillera, si j’en ai besoin, de consulter un psychologue (c.-à-d. physiquement).

C’est pour moi une petite satisfaction qui, avec le temps, va me donner la confiance nécessaire à la réalisation de ma « mission ». Je suis momentanément gardé à flot et je peux continuer à avancer.

Autant dire que les confinements successifs ont dû être particulièrement difficiles pour tous les parents isolés. Bref, j’avance.

J’aurais, aussi, après une demande explicite auprès de mes parents. Une aide de leur part pour garder mon dernier garçon, le temps de souffler un peu.

Il m’est difficile, sur l’échelle du temps, de me rappeler ma première consultation chez un psychologue. En revanche, je me souviens d’avoir hésité entre plusieurs avant de décrocher mon téléphone pour prendre rendez-vous et expliquer le sens de ma démarche.

Les premières consultations m’ont permis, malgré ma difficulté à me confier à un « étranger », d’exprimer mes difficultés et ma frustration en tant que parent isolé. À chaque fin de séance, j’avais l’impression de m’être libéré d’un poids. En fait, j’avais trouvé quelqu’un pour m’écouter. L’intelligence de ce psychologue a consisté à m’écouter dans un premier temps. Ensuite, synthétiser mes problèmes et, avec moi, chercher des pistes d’amélioration. Tout cela, il me semble, dans un temps plus court que pour certains autres psychologues.

Bien sûr, certains constats ne sont pas les plus faciles à entendre, mais ils sont nécessaires pour avancer. Il a aussi été de bon conseil sur des lectures intéressantes qui m’ont permis d’évoluer en dehors de ces séances.

Le plus dur, finalement, a été de lever la main pour demander de l’aide. C’est sans doute ce qui m’a le plus terrorisé au début. Comme si cela devait relever d’une faiblesse particulière chez moi. Avec le recul, je suis bien heureux de l’avoir fait. Ça m’a permis d’avancer et de ne pas sombrer, mais surtout de grandement évoluer en tant qu’être humain.

Une fois ce constat fait, il serait facile de dire que tout est réglé. En fait, c’est tout l’inverse. C’est comme si on venait de vous donner un mode d’emploi de plusieurs centaines de pages.

Un monde, presque nouveau, s’ouvre à vous. C’est une chance, bien sûr, après ce que j’ai traversé. Mais il faut le comprendre et en être un acteur à part entière.

La compagne invisible du parent isolé est ce que bon nombre de spécialistes ont appelé la « charge mentale ». On peut l’apparenter à un stress à bas bruit, présent en permanence, qui augmente par moments pour tenter de vous déborder. Elle est là en permanence ; elle vous suit comme une ombre. Il faut donc, tout d’abord, l’accepter ; c’est lié à la mission de parent isolé. Et ensuite, pour ne pas sombrer, il faut apprendre à vivre avec, c’est-à-dire à la gérer.

Il existe bien des façons de le faire. Mais avoir eu la chance de consulter un psychologue m’a permis de le faire tout en restant en phase avec ma personnalité. Parce qu’appliquer une méthodologie, par exemple, tirer d’un ouvrage, peut fonctionner pour quelqu’un et, absolument, pour vous. En effet, le psychologue, à l’issue de plusieurs séances, vous connaît. Il est ainsi en mesure de vous « tendre » un miroir et de vous conseiller plus justement.

Mais avant toute chose, il faut accepter sa situation.

« Easier said than done »

Pour un tas de raisons, des hommes et des femmes se retrouvent parents isolés. Elles sont parfois très difficiles à accepter. Pour ma part, la colère, ainsi qu’un fort sentiment d’injustice, ont longtemps été présents. Comme la colère, émotion primaire, a tendance à balayer tout le reste. Il a été difficile de faire preuve de nuances émotionnelles pendant un certain temps. D’où l’importance capitale de l’acceptation de cette situation.

Alors, qu’est-ce qui peut aider ? Pour moi, c’est d’abord le miroir tendu par le psychologue. Ensuite, le temps ayant fait son œuvre, l’écriture m’a permis de formaliser mes difficultés. Ce qui aide à se libérer et à les regarder en face. Idéalement, une fois ces difficultés formalisées, les partager avec ses proches peut être grandement bénéfique. En effet, on reconnaît enfin votre situation délicate. Ça permettra notamment d’échanger plus calmement avec vos proches à ce sujet. Bref, vos difficultés sont bien là, mais elles ne sont pas insurmontables.

J’ai compris que j’avais accepté ma situation, même si elle n’est pas évidente, à un moment où je n’y attendais pas. Avec tout ce travail, un jour comme tant d’autres alors que vous allez au travail, au marché ou encore que vous déambulez dans la plus belle ville du monde. Cela vous apparaît clairement : vous êtes conscient et pleinement acquis à la cause du parent isolé.

La solution première, comme tu l’as compris, est l’acceptation. Ce qui signifie la reconnaissance de ta réalité. Dans ce processus, tu vas forcément passer par toutes les phases. Comme, par exemple, toutes les émotions liées à la situation de l’autre parent, absent. Il faut passer par là ; il faut que ces émotions vous traversent en quelque sorte. Beaucoup plus facile à faire qu’à dire. Mais nécessaire, sinon c’est la grande roue assurée et vous n’avancerez pas.

Une fois cette étape franchie, bon nombre de pistes s’offrent à vous pour réussir cette mission. Pourquoi des pistes ? Parce qu’avant qu’elles deviennent des aides véritables, il faudra les expérimenter pour voir si elles vous conviennent. Il n’y a que vous pour le savoir, personne d’autre.

Je les partage ici, en expliquant ce qu’elles m’ont apporté. Il y en a plein d’autres, j’en suis sûr. Il faut donc une certaine dose de curiosité.

  • La discipline : je sais que ce mot, au mieux comme au pire, vous renvoie des images de bataillons de militaires. Pour répondre aux différentes demandes de la mission de parents isolés, il n’y a pas vraiment d’autre choix. Vous passerez sans doute par moments pour quelqu’un de rigide. Mais vous n’avez pas vraiment le choix. Pourquoi ? Parce que la motivation ne sera pas toujours présente. Il y aura des matins où celle-ci vous aura abandonné depuis longtemps. Par conséquent, l’une des façons d’être en mesure de répondre aux différentes sollicitations consiste à mettre en place une certaine discipline. À chacun de voir comment. Enfin, cette discipline aura un meilleur impact sur vos enfants. Rappelez-vous que ces petits chéris retiennent plus facilement vos actions que vos paroles.
  • Ton corps : ce qui découle logiquement du premier point, ton corps, aussi étonnant qu’il puisse te paraître, est un de tes outils de travail pour cette mission. Si tu as des doutes, remémore-toi la dernière fois que tu as géré les courses seul, puis le ménage, et enfin le rangement du salon. Bilan, tu étais limite en PLS. Il faut donc prendre soin de son corps, ce qui signifie l’entretenir. Comment ? C’est à toi de trouver la façon dont tu veux le faire. Il y a plein de sports, de salles de sport et de tapis de sport que l’on peut installer dans son salon… Il y a un deuxième avantage à entretenir son corps, au-delà des bénéfices énergétiques, pour être plus séduisant.
  • Le moment présent : ce n’est pas la notion la plus simple. Alors, prenons un exemple : si tu prépares le dîner ou aides ton dernier à faire ses devoirs, en pensant à ta journée de travail qui t’a particulièrement stressé, ça ne sera absolument pas efficace. Tu vas même faire monter un peu plus le stress ambiant. Il faut donc se préparer mentalement à être présent dans tous les moments qui incombent à notre fonction de parent (isolé). Là aussi, chacun doit expérimenter la piste qui lui convient le mieux. Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est la méditation, d’abord pour être plus serein, puis pour être plus présent. On peut aussi, de façon plus pragmatique, une fois que l’on rentre du travail avant de rentrer chez soi, prendre quelques minutes pour laisser ses problèmes professionnels là où ils sont, se décharger en quelque sorte avant de revêtir l’habit de parent (isolé). Enfin, mettre son mobile en mode avion, une fois à la maison, aide grandement à rester plus présent.
  • Ton jardin secret : malgré une grande discipline, l’entretien de ton corps et le fait d’être le plus présent possible, il faut se ménager du temps et un espace pour toi. Ce qui n’est guère facile. Mais il me semble que si les trois premiers préceptes sont appliqués, on y arrive plus facilement. C’est de toute façon nécessaire pour atténuer cette surcharge mentale. Il faut donc, malgré les difficultés, continuer à entretenir ses « passions ». Parce qu’elles seules sont susceptibles de vous sortir momentanément de votre situation et donc de vous permettre de reprendre votre souffle et de faire le plein d’énergie. Alors, ne les laissez pas tomber, accrochez-vous. Courrez voir ce film qui vous fait tellement envie, partagez une soirée de théâtre avec vos amies, allez à ce concert…
  • L’amour : c’est cette émotion que l’on range assez facilement dans notre situation. Quoi de plus normal que de regarder notre réalité en face ? Logiquement, on se dit : qui voudrait d’un parent isolé et de ses enfants ? Mais il ne faut pas s’en soucier plus que ça. Pourquoi ? Parce que notre situation nous permet de faire le tri parmi les prétendants beaucoup plus rapidement. Tu en doutes, alors rappelle-toi tes échanges numériques ou rencontres physiques avec ces prétendants qui ont décroché pour être polis lorsque tu as évoqué ta situation. C’est donc plus simple, ça élague ! Parce que oui, nous avons le droit d’être aimés et d’aimer. Alors, là aussi, fonce sur les applications de rencontre : ça sera beaucoup plus simple.

Bonne chance.

SCRAGULAX


Commentaires

Une réponse à “SEUL”

  1. Avatar de Margaret
    Margaret

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